Paul Vimereu (1881 - 1962)

" Il fut le chantre des terroirs et des libres espaces et des gens simples qui en vivent face aux conflits sociaux et aux évolutions d'un monde moderne en devenir "

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Saint Rémi écoute ou Les Trognes Infâmes, roman de Paul Vimereu

Épopée des Mutilés de la Guerre 1914/1918

Couverture du roman Saint Rémi écoute

« … L'action se déroule dans la région de Reims dévastée dès le début de la guerre; on y retrouve les soldats révoltés par le grand massacre de 14-18 … » (1). La puissance évocatrice des colonnes des Trognes infâmes, défigurées par la guerre, se dirigeant vers Reims, est saisissante à la fois de réalisme et d'étrangeté.

Ci-contre : Couverture de l'édition originale de 1924


« … Je viens de terminer votre Saint Rémi écoute, où j'ai cru retrouver, développées, certaines caractéristiques de votre nature. De quoi je suis content en partie, inquiet aussi. Le sujet vous disposait sans doute à ce grandissement. C'est le monstre de la guerre, pas de la dernière guerre seulement, mais de toute l'époque qu'elle semble ouvrir et où plusieurs sortes de barbarie s'affrontent contre une civilisation mourante et une civilisation qui essaie de naître. Vous avez empoigné sans crainte l'énorme bête, et c'est ce qui me frappe d'abord à un moment où la littérature est faible et n'aime et ne veut que la faiblesse … Votre esprit inquiet a besoin de chercher loin des routes battues, d'interroger les horizons libres et vous amassez tranquillement vos trouvailles. J'aime bien cela et je ne crois pas avoir peur d'un fumet d'étrangeté qui donne à l'œuvre d'art son prolongement nécessaire et une atmosphère plus vraie que celle de l'impur réel … » (2).

« … Il semblerait que ce fut une gageure d'avoir écrit une œuvre d'un incontestable sentiment épique dans la langue de tous les jours. Paul Vimereu l'a tenue dans cette épopée des mutilés de la grande guerre … Son livre est une vision absolument nouvelle de la grande catastrophe, dont les éléments constituent une grande fresque. L'intensité des sentiments, l'ampleur des évocations n'excluent pas de cette œuvre certaines délicatesses particulièrement dans la peinture des âmes féminines. Si Paul Vimereu voit grand, il ne néglige jamais le détail et c'est l'une de ses réussites, et non des moindres, que l'artiste y soit toujours à la hauteur du poète. Depuis Les Misérables, rien n'a été tenté ni réussi, d'aussi grand dans le roman épique … » (3).

(1) Philippe BOULONGNE, Centenaire Paul Vimereu, 1981

(2) Marcel MARTINET, Lettre à Paul Vimereu en date du 8 janvier 1925

(3) Éditions du Siècle, N°11, 1924

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