Paul Vimereu (1881 - 1962)

" Il fut le chantre des terroirs et des libres espaces et des gens simples qui en vivent face aux conflits sociaux et aux évolutions d'un monde moderne en devenir "

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Qui est Paul Vimereu ?

Le Docteur Paul BOULONGNE, alias Paul VIMEREU* en littérature, est né en Picardie, à Misery dans la Somme, en 1881. Des marais de son enfance à Lanchères, dans le Vimeu maritime, où son père était instituteur, au sud de la Baie de Somme, il resta imprégné toute sa vie. Il effectua ses études secondaires au collège de St-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).

Paul Vimereu en 1938 à l'âge de 57 ans

Tout en exerçant la médecine à Paris de 1909 à 1914, il partagea la vie littéraire de l'époque avec José-Maria de Hérédia, Léon Deubel, Louis Pergaud, Tristan Derême, Francis Carco et d'autres …

Puis dès 1914, il part à la guerre, comme médecin officier dans une ambulance régimentaire. Il y restera jusqu'à la fin, sur la Marne, dans la Somme, à Verdun et en rapportera plusieurs carnets de guerre. Après Verdun, envoyé au repos en Bretagne, il rencontre sa future épouse.

En 1919, il quitta la vie parisienne pour s'installer avec sa famille à Saint-Malo/Saint-Servan, dans la Villa Florida, au lieu actuel de la Résidence Vimereu. Il y exercera la médecine, jusqu'en 1955, tout en rédigeant son œuvre littéraire.
« Travailleur infatigable, intellectuel inébranlable », écrira son confrère de Saint-Malo, le docteur Tuloup.

Œuvre littéraire

Son œuvre littéraire comprend onze romans, publiés de 1920 à 1950. On y trouve des romans picards et bretons, auxquels s'ajoutent des romans inspirés de la guerre 14/18, de fiction et d'aventures.

Par ailleurs, il réalisera plus de 20 travaux d'ordre médical, dont deux seront récompensés par l'Académie de Médecine, en 1920 et 1939. Lors de la guerre 1939-1940, il devra rejoindre son poste, comme médecin-chef de l'hôpital complémentaire Saint Charles à Saint-Brieuc.

Il meurt à Saint-Malo en 1962, laissant des manuscrits dont certains inachevés. Trois ouvrages seront publiés, à titre posthume, plus une anthologie, par l'action de son fils aîné Philippe Boulongne.

Dans ses romans picards, et d'après une lettre envoyée en 1932, à Georges Duhamel, Paul Vimereu précise qu'il a essayé « de faire vivre la terre et ses paysans - de dépeindre la lutte du chasseur avec les êtres de l'espace et les hommes - de décrire la lutte, avec les clubistes de village, de l'artisan humble et libre tenant dans sa main son pain et le soleil et replantant le pain de ses ancêtres ».

Dans ses romans bretons, il évoqua une chronique de St-Malo vers 1925 qui créa l'événement, célébra les mystères de la forêt de Brocéliande, chanta l'influence celte dans la région de Lannilis et fit revivre des personnages en quête de leurs origines à Cancale et dans la Baie du Mont Saint Michel.

Dans d'autres romans, il donna libre cours à la puissance de sa pensée pour construire une épopée guerrière et un roman militaire ainsi qu'à son imagination et à son sens de la dérision pour composer deux romans de pure fiction.

Dans ces œuvres, au style descriptif et coloré, dense et précis, il fut le chantre des marais et des prés, des bois et des champs, de la mer et des rivages. Il sut décrire des personnages parfois hauts en couleur, représentatifs de la société. Érudit de la langue française, poète par nature, amateur d'histoires savoureuses, il était foncièrement épris de liberté et d'individualisme. Son âme issue du Vimeu était picarde, son cœur était devenu breton.

Il fut également l'observateur lucide, voire visionnaire, d'une société en évolution, souvent impuissante à mettre le progrès au service des hommes, puisqu'il pressentit autant le déclenchement d'un second conflit mondial, que la construction de l'Europe et les risques de destruction de l'environnement.

* Faut-il voir dans ce pseudonyme la contraction de Vimeu, région native de l'auteur et de Wimereux, petite station du Pas de Calais ? En tout cas, c'est l'esprit du Vimeu et ses paysages littoraux qu'il a su restituer.

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