Paul Vimereu (1881 - 1962)

" Il fut le chantre des terroirs et des libres espaces et des gens simples qui en vivent face aux conflits sociaux et aux évolutions d'un monde moderne en devenir "

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Appréciations sur son œuvre littéraire

« … Paul Vimereu est un écrivain de la race des Pergaud et des Genevoix, des Maupassant et des Colette : il parle la riche langue du terroir, tout en élevant son héros à la taille exemplaire : il le construit, le pétrit, le modèle. Et l'amour, même, devient avec lui une quête du Graal … ».

(Henri HEINEMAN, ancien maire de Cayeux sur mer, Préface de Chutt le Hutteux, éditions 1984 et 1988)

« … Je vous le dis sans exagération, vous êtes à mon sens actuellement le seul écrivain qui dépasse le cadre du régionalisme jusqu'à atteindre l'universalisme de tous les problèmes sociaux … Et vous êtes le seul à le faire … Vos personnages sont des hommes libres, indépendants de ce qu'ils possèdent ; c'est ici la qualité supérieure des émotions qu'ils me procurent et que vous me procurez et que je voudrais faire apprécier de vos lecteurs … ».

(Tristan REMY, Lettre à Paul Vimereu en date du 9 octobre 1928)

« … Vimereu a été un rude serviteur de la langue et un dur ouvrier de la phrase. Il aime la langue française comme on aime sa mère et le picard comme on aime son aïeule. Il leur voue le même amour qu'à la nature, profond, lucide, inaltérable. C'est pourquoi son style, descriptif et coloré, dense et précis, prend un relief incomparable … ».

« … Pour ce poète, le saule et le roseau du marais, la hutte et le hutteau, la grande pâture frémissante sous le souffle du vent de mer, vivent d'une vie secrète mais intense … ».

« … Dans ses décors, il campe ses personnages, sans les peindre, en quelques traits rapides et suffisants. Ils agissent et réagissent, suivant leur sentiment ou leur caractère que le lecteur doit déceler, car l'auteur n'analyse jamais leurs états d'âme. On peut dire qu'en cela, Paul Vimereu s'apparente moins à sa propre génération qu'à la suivante, celle du roman moderne … ».

« … Et tout naturellement, lorsqu'il juge les termes dialectaux plus expressifs ou plus savoureux, pittoresques ou irremplaçables, il n'hésite jamais à en émailler ses pages, comme le printemps parsème de fleurettes le tapis verdoyant de la prairie … ».

(Gaston VASSEUR, Président de la Société d'Émulation littéraire et artistique d'Abbeville, Illustrations picardes, C.R.D.P. d'Amiens, 1966)

« … Paul Vimereu était un poète et un romancier de talent où le sociologue tenait une grande part … ».

(Docteur François TULOUP, Ouest-France, 11 mars 1963)

« … Paul Vimereu était né dans le nord de la France, à la lisière des vieux pays de Ponthieu, de Marquenterre et de Vimeu. La forêt, les falaises, les marais et les roseaux lui avaient chanté leurs chansons, mystérieuses et, pour le vie, donné le goût des âmes farouches, des hommes de plein air, ingénieux, inventifs, intraitables sur le chapitre de la liberté … ».

(Jean TENANT,, Président des Amitiés Foréziennes, Saint-Étienne, Hommage lu à Saint-Malo, 25 octobre 1975)

« … Foncièrement individualiste, épris d'infini, Paul Vimereu se met à rêver un monde sans corruption, ni égoïsme. C'est là l'origine de ses deux cycles romanesques régionalistes : l'un picard, l'autre breton … ».

(Yves REULIER,, Allocution du 25 octobre 1975 à Saint-Malo)

« … Entre tous les livres de Paul Vimereu que je connais, je retrouve un thème commun, ce que la critique moderne appelle une métaphore obsédante :c'est l'image de la Grotte. Présence réelle de celle-ci dans La Grotte à l'Homme, dans La Grande Tournière, dans le refuge cherché au cœur du marais par Chutt, dans les roseaux, les saules creux, les buissons, les gabions … Ce refuge, c'est l'idéal qu'on aménage et modèle sans cesse et sans crainte avec des riens qui sont des immunités, d'autant que la grange du refuge foisonne de plantes qui forment un rideau protecteur. En outre, ce trou, ces huttes, ces grottes n'ont qu'une seule porte … Or cette issue n'est pas toujours fermée et permet l'évasion … En poussant plus loin, ce trou se révèle idéal pour voir sans être vu : il est l'œil de la terre ouvert sur le ciel, la terre et les profondeurs de la terre. Par cet aspect, le roman prend une dimension cosmologique qui dépasse le simple rêve … Sous l'écrivain, surgit l'homme qui tente la synthèse de la vie et de la mort et qui essaie par son activité de tenir le juste milieu entre les deux pôles qui l'attirent avec le même force. C'est ainsi qu'un créateur élabore de l'éternel … ».

(Yves REULIER,, Docteur ès lettres, Lettre à Philippe Boulongne du 5 juillet 1976)

« … En mon père, j'admirais particulièrement l'écrivain pour deux raisons principales, d'une part, sa clairvoyance dès les années 1920 quant à l'échéance inévitable d'un second conflit mondial …, d'autre part, sa façon de concevoir l'homme dans la nature, son équilibre naturel au milieu de son environnement, avec les animaux et les plantes. Paul Vimereu s'est avéré ainsi un précurseur non écouté en son temps, des craintes de pollution et d'auto-destruction de l'environnement par une trop grande mécanisation et une exagération du bien-être matériel … ».

(Philippe BOULONGNE,, Note de couverture de La Grande Tournière, 1977)

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