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Le Péché Inconnu, roman breton de Paul Vimereu
Roman de la Forêt de Brocéliande - 1928

Cet ouvrage poétique, paru en 1929, fait revivre sous un nouveau jour l'histoire d'Abélard, philosophe et théologien, qui s'éprit d'Héloïse, alors qu'il était chanoine. L'oncle d'Héloïse, Fulbert, le fit émasculer, ce qui changea leur destinée . Mais la forêt bretonne réserve des surprises enchanteresses et serait-ce un péché que d'aimer autrement ?
Ci-contre : Edition Originale de 1928
À la demande de Philippe Boulongne, Yves Reulier analysa ce roman de façon approfondie, postérieurement à l'allocution du 25 octobre 1975 dont nous donnons ci-dessous deux extraits.
« Paul Vimereu se tourne vers les légendes dont le merveilleux est plus rassurant » (1).
« Quand Abélard, mutilé dans sa chair et humilié dans son génie eut été définitivement séparé d'Héloïse, il se réfugia, nous dit M. P. Vimereu, dans l'Armorique lointaine, pour faire une cure de solitude dans la forêt enchantée de Brocéliande, la demeure de Merlin. Là, avec son compagnon Ansgaire, il échappe aux mille pièges magiques de Viviane et de Merlin, il inspire de l'amour à la belle Gaëla et il rencontre enfin Mansour, chirurgien et alchimiste oriental, dont la science redonne à Abélard, la vigueur créatrice qui lui avait été enlevée. Quant au péché inconnu que commet celui-ci, c'est un peu l'amour qui l'unit à Gaëla, et surtout dans cette solitude où s'exaltent la méditation et l'orgueil, le désir de dérober ses secrets à la nature et la force de proclamer la grandeur de l'intelligence et de la raison, contre le despotisme de la foi. Ce beau livre est plein d'une poésie mystérieuse et évoque bien le mélange de magie, d'amour de la culture païenne et de foi profonde où se plaisaient les clercs du Moyen-Age » (2).
« La victoire de la nature sur l'enseignement scolastique forme un premier thème qui se développe en filigrane sur un fond d'amour et d'espoir en la jeunesse. Abélard oublie les Universaux, relie avec le panthéisme et retrouve les bases de la beauté platonicienne . C'est la découverte de l'âme pour celui qui la nie. C'est aussi l'envoûtement des images que nous pouvons qualifier d'épidermiques tant leur simplicité et leur force nous touchent » (1).

(1) Yves REULIER, Docteur ès lettres, Allocution du 25 octobre 1975
(2) Bulletin de L'Alliance Française en Hollande, Extrait, N°4 du 1er octobre 1928.